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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/240

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sans boire et sans manger. Dès le troisième, à la vue de la nourriture qu’on leur présente, ils deviennent aussi doux que s’ils avaient toujours vécu parmi les hommes. On raconte même que ceux qu’on a lâchés, après les avoir nourris pendant plusieurs jours, sont revenus ensuite dans les mêmes lieux ; ils ont reconnu leurs maîtres, et, venant les flairer, ils se sont laissé reprendre.

On voit dans la Nouvelle-Espagne, comme au Pérou et dans Espagnola, quantité de chiens sauvages, dont on attribue l’origine à ceux qui ont quitté leurs maîtres et se sont égarés dans les bois. Ils marchent en troupes, et la plupart ressemblent à nos lévriers. Quoique extrêmement voraces, ils manquent de hardiesse ou de force pour attaquer les chevaux et les vaches ; mais ils mangent les veaux et les poulains. Un sanglier même les effraie peu.

Passons maintenant aux animaux qui se trouvaient dans la Nouvelle-Espagne avant l’arrivée des conquérans.

Le cougouar, ayant quelques traits de ressemblance avec le lion de l’ancien continent, reçut le nom de ce fier animal ; mais il en diffère surtout parce qu’il est dépourvu de crinière ; l’extrémité de sa queue n’a pas de flocon de poil. Enfin il est plus petit, et n’a ni sa bravoure ni son audace. Il a près de quatre pieds de longueur, sa hauteur est de plus de deux pieds. Sa couleur est d’un fauve sale ; les parties inférieures sont plus pâles. Il est extrême-