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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/251

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Dampier en vit des bandes si nombreuses, que, malgré la vitesse de leur marche, elles employaient deux ou trois heures à passer.

Les abeilles ne s’écartent guère des bois, où elles se nichent dans le creux des arbres ; cependant les Américains ont trouvé le moyen d’en apprivoiser une espèce en creusant des troncs d’arbres pour leur servir de ruches. Ils posent sur un ais l’un des bouts de ce tronc, après l’avoir scié également, et laissent, pour l’entrée et la sortie des abeilles, un trou à l’extrémité supérieure, qu’ils couvrent d’un autre ais. Ces abeilles privées ressemblent aux nôtres, avec cette seule différence qu’elles sont d’une couleur plus brune, et que leur aiguillon n’est pas assez fort pour percer la peau d’un homme. Elles ne s’en jettent pas avec moins de furie sur ceux qui les inquiètent ; mais leur piqûre n’est qu’un chatouillement dont il ne reste aucune trace : elles donnent beaucoup de miel, dont la couleur est blanche. Celles des bois sont de deux sortes, les unes assez grosses et capables de piquer fortement ; les autres de la grosseur de nos mouches noires, mais plus longues. Quantité d’Américains s’occupent à chercher le miel qu’elles déposent dans les arbres creux, et gagnent assez pour vivre.

L’on ne trouve point de baies, de rivières, de criques, de lacs et d’étangs de la Nouvelle-Espagne, qui ne soient peuplés de caïmans ou crocodiles, que les Anglais nomment alligator. Le mot caïman est espagnol ; il a été emprunté