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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/253

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obscur comme celui des grenouilles, il se trouve aussi plusieurs de ces écailles, mais moins épaisses et moins ramassées ; aussi ne l’empêchent-elles point de se tourner avec une extrême vitesse, si l’on considère la longueur de son corps ; lorsqu’il marche, sa queue traîne derrière lui. La chair de ces animaux jette une forte odeur de musc, surtout quatre glandes, deux desquelles viennent dans l’aine près de chaque cuisse, et les deux autres vers la poitrine, sur chaque jambe de devant ; elles sont de la grosseur d’un œuf de jeune poule : on les porte comme un parfum, mais la force de cette odeur ne permet de manger la chair que dans une extrême nécessité.

Leurs œufs ont la grosseur des œufs d’oie, mais sont beaucoup plus longs. C’est un très-bon aliment, quoiqu’ils aient l’odeur du musc. Ces animaux vivent sur terre et dans l’eau, avec la même indifférence pour l’eau douce et l’eau salée ; ils aiment également la chair et le poisson. De tous les amphibies, on n’en connaît aucun qui s’accommode mieux de toute sorte de séjour et d’aliment. On prétend qu’il n’y a point de chair qu’ils aiment mieux que celle du chien. La plupart des voyageurs observent que les chiens ne boivent pas volontiers dans les grandes rivières et les anses où les alligators peuvent se tenir cachés. Ils s’arrêtent à quelque distance du bord : ils aboient assez long-temps avant que d’en approcher. Si la soif les force, la seule vue de leur propre ombre les fait re-