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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/294

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rent à Nicaragua avec quelques gens de pied et de cheval.

Pizarre, sans quitter la côte, s’avança dans une province qu’il nomma Puerto-Viéjo, Port vieux, et ne trouva point d’obstacle à sa marche. De là il se proposait d’aller au port de Tumbez ; mais, se souvenant de la petite île de Puna, qui est vis-à-vis de ce port, il crut que la prudence l’obligeait de commencer par s’y faire un établissement. La difficulté n’était que d’y passer, parce que le fond y manquait pour les grands vaisseaux ; il prit le parti de faire construire des barques plates ou des radeaux, à l’imitation des Américains. Le danger ne fut pas moindre en passant ce petit bras de mer. On découvrit que les guides avaient concerté entre eux de couper les cordes des barques pour faire périr hommes et chevaux. Pizarre, à qui l’on attribue la découverte de ce complot, donna ordre à tous ses gens d’avoir l’épée nue, et de tenir les yeux constamment attachés sur les guides ; ils arrivèrent dans l’île, qui n’a pas moins de cinquante lieues de tour ; et les habitans leur ayant demandé la paix, ils crurent leurs vues heureusement remplies ; mais, dès le même jour, Pizarre fut informé que ces insulaires avaient des troupes cachées pour massacrer les Espagnols pendant la nuit. Il les attaqua lui-même, les défit et se saisit du cacique : ce qui n’empêcha point que le jour suivant il n’eût à combattre une multitude de nouveaux enne-