Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faveur d’Atahualpa, son fils, dont les ancêtres maternels l’avaient possédé.

Après sa mort, Atahualpa s’assura de l’armée et des trésors de son père. La plus grande partie des richesses d’Huayna Capac était restée à Cusco, et demeura au pouvoir d’Huascar. Atahualpa se hâta d’envoyer des ambassadeurs à son aîné pour lui annoncer la mort de leur père commun, lui faire hommage, et demander la confirmation du testament. Huascar ne goûta point cette proposition. Il répondit que, si son frère voulait lui marquer sa soumission, venir à Cusco, et lui remettre l’armée, il lui ferait un parti convenable à sa naissance ; mais qu’il ne pouvait lui céder la province de Quito, qui, étant frontière de son empire, devait être nécessairement gardée pour sa conservation et sa défense ; il ajouta que, si son frère s’obstinait dans ses prétentions, il marcherait contre lui avec toutes ses forces. La guerre s’engagea ; Atahualpa après avoir été pris dans une bataille, s’était sauvé de sa prison, et avait fait son frère Huascar prisonnier à son tour.

Telle était la situation des affaires, lorsque les deux frères eurent recours à Pizarre. Les Péruviens avaient d’ailleurs des préjugés favorables aux Espagnols. Dans l’idée que la maison royale de Cusco était descendue d’un fils du soleil, ils donnèrent la même qualité aux Castillans et la raison qu’ils en apportaient était fondée sur une tradition fort respectée.