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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/314

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théologien ; et lui fit entendre par un truchement comme il était venu vers son excellence par le commandement de la sacrée majesté de l’empereur, son souverain seigneur, avec l’autorité du pape de Rome, vicaire du sauveur Jésus-Christ, lequel lui avait donné ce pays-là jadis inconnu, à la charge d’y envoyer personnes dignes et de savoir, pour y prêcher et publier son saint nom, et en chasser leurs fausses et damnables erreurs. Et quant et quant en disant cela il lui va montrer son bréviaire, lui disant que c’était là la loi de Dieu, et que c’était ce Dieu-là qui avait créé toutes choses de rien, et sur cela lui va faire un grand sermon, en commençant depuis Adam et Ève, de la création de l’homme et de sa chute, et comme depuis Jésus-Christ était descendu du ciel et avait pris chair au ventre d’une vierge ; puis qu’il était mort en la croix et ressuscité des morts pour la rédemption du genre humain, et finalement monté au ciel. De là il vint à parler de la résurrection et de la vie éternelle, et comme Jésus-Christ avait laissé son église en garde à saint Pierre, son premier vicaire, et conséquemment à ses successeurs ; sur quoi il n’oublia pas à prouver l’autorité du pape ; finalement lui faisant la puissance du roi d’Espagne la plus grande qu’il pouvait, l’appelant grand empereur et monarque du monde, il conclut qu’il se devait faire son ami et son tributaire, se soumettant à la religion chrétienne et renonçant à ses faux dieux :