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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/315

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et dit que, s’il ne le faisait pas de bon gré, on lui ferait bien faire par force.

Le roi, ayant entendu tout cela depuis un bout jusqu’à l’autre, fit réponse : « Que quant à lui il serait volontiers ami de ce monarque du monde, mais qu’il ne lui semblait pas advis qu’un roi libre comme lui dût payer tribut à celui qu’il ne vit jamais, et au reste que le pape devait bien être quelque grand fat, de donner ainsi libéralement ce qui n’était pas à lui. Quant à ce fait de la religion, il dit tout net qu’il ne lairrait jamais la sienne, et que, si les chrétiens croyaient en un Jésus-Christ qui était mort en croix, lui croyait au soleil qui ne mourait jamais. » De là il vint à demander au moine comment il savait que le Dieu des chrétiens eût fait le monde de rien, et qu’il fût mort en croix. Le moine lui répondit que ce livre-là le disait : et quant et quant lui présente son bréviaire, Atabaliba prend ce livre, et le regarde de côté et d’autre, puis se prenant à rire : ce livre ne me dit rien de tout cela, dit-il, et en disant cela vous jette le bréviaire par terre. Le moine ramasse son livre, et s’en va criant vers tant de gens qu’il put : Vengeance mes amis ! vengeance, chrétiens ! voyez-vous comme il a méprisé et jeté les évangiles par terre ? tuez-moi ces chiens mécréans qui foulent ainsi aux pieds la loi de Dieu.

« Adonc François Pizarre fit arborer les enseignes et hausser le signal du combat comme