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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/336

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s’était embarqué pour le Pérou avec une grosse armée. Don Diègue, n’en apprenant rien à Saint-Michel, et sachant que Belalcazar trouvait des obstacles dans la route de Quito, entreprit de lui porter du secours ; il fit plus de cent lieues pour le joindre. Il se rendit maître de quelques bourgades qui n’avaient point encore cessé de se défendre ; mais, n’ayant pas trouvé dans ces pays toutes les richesses qu’on lui avait fait espérer, il prit le parti de retourner à Cusco, et de laisser Belalcazar en possession de sa conquête.

Cependant le bruit qui regardait Alvarado n’était pas sans fondement. Fernand Cortez, après avoir soumis le Mexique, avait donné à ce brave capitaine, pour prix de ses glorieux services, la province de Guatimala, dont le gouvernement lui avait été confirmé par l’empereur. Alvarado ne put ignorer long-temps ce qui se passait au Pérou : il fit demander à la cour d’Espagne qu’il lui fût permis de s’employer à cette nouvelle conquête ; et dans un temps où ces faveurs s’accordaient comme au hasard, sa demande ne pouvait être rejetée. Avec l’ardeur dont on l’a vu rempli pour l’or et pour la gloire, il envoya aussitôt Garcias Holguin reconnaître la côte du Pérou, et lui préparer des ouvertures. Sur le récit de la prodigieuse quantité d’or que les Pizarre y avaient trouvée, il résolut d’y passer, persuadé qu’en laissant les premiers vainqueurs à Caxamalca, il pouvait remonter la côte et