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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/354

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par les armes de leurs ennemis, d’autres écrasés par de grosses pierres et des pièces de rochers que les Péruviens, avaient fait rouler sur eux du haut des montagnes, dans quelques vallées étroites et profondes où ils leur avaient laissé le temps de s’engager ; et, pour comble de malheur, ceux qui périssaient les derniers ne savaient rien du sort de ceux qui les avaient précédés. On remarque que Fernand, Jean et Gonzale Pizarre, Gabriel de Reyes, Fernand Ponce de Léon, Alfonse Henriquez, le trésorier Requelme et les autres chefs de Cusco, n’ayant pas été mieux informés de la situation du marquis, s’étaient défendus avec d’autant plus de résolution jusqu’à l’arrivée d’Almagro, qu’ils s’étaient persuadé que tous les Espagnols de los Reyes, dont ils ne recevaient ni nouvelles ni secours, avaient été massacrés. Tourmenté de la même incertitude, le marquis était dans la nécessité continuelle de résister aux attaques des Péruviens ; et pendant plusieurs mois ses forces n’avaient fait que diminuer de jour en jour. Enfin l’arrivée d’Alfonse Alvarado l’avait mis en état de respirer, et de pousser même l’ennemi jusqu’aux montagnes ; mais alors il n’avait rien eu de plus pressé que de faire partir ce brave officier pour Cusco, après l’avoir nommé son lieutenant-général. Alvarado s’était mis en marche avec un corps de trois cents hommes, qui s’était trouvé grossi de deux cents par la jonction de Gomez de Tordoya ; il s’était fait jour jus-