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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/362

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endroits de leurs montagnes les plus inaccessibles.

Gonzale Pizarre, retiré dans la province de Charcas, dont il avait obtenu le gouvernement, observait avec une joie secrète tous les mouvement qui agitaient le Pérou ; et brûlait d’en profiter. Toujours dévoré du désir de remplacer son frère dans une place qu’il regardait comme l’héritage de la famille des Pizarre, comptant d’ailleurs sur la quantité de partisans que cette famille avait conservés dans un pays où elle avait été toute-puissante, et se refuserait lui-même à sa fortune, s’il ne se portait pas pour le chef de tous les mécontens dont le nombre grossissait tous les jours. Il s’avança avec deux compagnies de cavalerie vers Cusco, où l’on attendait, en tremblant, l’arrivée du vice-roi, et les nouvelles ordonnances déjà promulguées à los Reyes. Il y fut reçu comme un dieu tutélaire, et élu syndic de la ville. Il marche aussitôt vers los Reyes ; et, quoique abandonné d’une partie des siens dans sa route, il ne perd point courage. Quelques-uns de ses officiers conspirèrent de le livrer au président ; il découvre leur dessein et les fait pendre. Véla s’enfuit de los Reyes, et Pizarre s’y fait nommer vice-roi par les auditeurs de l’audience royale : il poursuit Véla jusqu’à Quito, et lui livre bataille sous les murs de cette ville. Véla tombe frappé d’un coup de hache, et on lui coupe la tête. Dans le