Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la ville avec des témoignages d’attendrissement qui semblaient marquer de l’inclination pour la paix. Tout le conseil était entré dans les mêmes sentimens, à l’exception des sacrificateurs, qui les avaient combattus avec la dernière opiniâtreté, en feignant que leurs idoles leur promettaient la victoire. Le respect dont ils étaient en possession avait ramené tous les caciques à leur avis ; et l’empereur, poussé du même esprit, malgré divers préjugés par lesquels il croyait sa ruine annoncée, avait fait publier qu’il punirait de mort ceux qui auraient la hardiesse de lui proposer la paix.

Cortez ne fut pas plus tôt informé de cette résolution, qu’il entreprit d’attaquer en même temps Mexico par les trois chaussées, et de porter le fer et le feu jusqu’au palais impérial. Après avoir envoyé ses ordres aux postes de Sandoval et d’Alvarado, il se mit avec Olid à la tête des troupes de Cuyoacan. Les ennemis avaient rouvert leurs fossés et relevé les autres fortifications de la digue ; mais l’artillerie des cinq brigantins de ce poste rompit aisément de si faibles remparts, tandis que les troupes de terre comblaient les fossés. Ainsi Cortez trouva d’abord peu d’obstacles ; mais il fut arrêté par des embarras d’une autre nature, près du dernier pont qui touchait au quai de la ville. Les Mexicains avaient coupé la chaussée dans un espace d’environ soixante pieds de longueur, ce qui avait servi à rendre l’eau plus haute et plus grosse vers les quais. Le bord