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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/38

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du côté de la ville se trouvait fortifié de deux ou trois rangs de poutres et de grosses planches liées par des traverses et de longues chevilles ; et cette barrière était défendue par une multitude innombrable de soldats. Cependant quelques décharges d’artillerie la renversèrent avec un fracas qui en rendit les débris mortels à quantité de Mexicains. Les plus avancés se voyant à la bouche de ces terribles machines, dont la flamme et le bruit les effrayaient autant que l’exécution dont ils avaient été témoins, reculèrent sur ceux qui les suivaient, et les forcèrent de rentrer avec eux dans la ville. Le quai se trouvant nettoyé dans un instant, Cortez fit approcher les brigantins et les canots de ses alliés pour gagner la terre avec les troupes. Il fit passer sa cavalerie par la même voie. Trois pièces d’artillerie qu’il fit débarquer lui parurent devoir suffire à son entreprise.

Avant d’aller aux ennemis, qui se montraient derrière quelques tranchées, il chargea Julien Alderète d’employer tous ses soins à réparer l’espace rompu de la chaussée, sous la protection des brigantins qui continuaient de border le quai. Le combat ayant commencé dans les premières rues, Alderète, échauffé par le bruit des armes, et craignant peut-être que l’emploi de combler et de garder un fossé ne fit tort à sa gloire, tandis qu’il voyait ses compagnons aux mains, se laissa transporter par une ardeur indiscrète. Toute la troupe