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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/373

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point alors d’autre vaisseau prêt à la navigation que celui qui avait apporté Barrionuevo lui-même en Espagne, il le lui fit donner pour ne pas retarder son départ.

En arrivant à San-Domingo, le gouverneur de la Castille d’Or présenta ses provisions à l’audience royale, et remit à l’amiral une lettre de l’empereur, qui contenait l’explication de ses ordres ; mais sa prudence lui fit souhaiter qu’on délibérât d’abord sur le sujet de sa commission et sur les moyens de l’exécuter. On doit juger de l’extrémité où l’île était réduite, par le refus que les auditeurs firent de se charger seuls d’une délibération de cette importance. Ils convoquèrent une assemblée générale, composée de tout ce que l’île avait de personnes distinguées par leurs emplois et leur expérience et les sentimens y furent si partagés, qu’on fut réduit à choisir quatre des plus anciens habitans, qui furent chargés d’en conférer entre eux, pour rapporter leur avis à l’assemblée.

Leur opinion parut fort sage sur la méthode qu’il fallait employer pour la guerre mais elle fut moins goûtée que le conseil qu’ils donnèrent de faire porter d’abord la lettre de l’empereur au cacique Henri. La difficulté n’était que de le joindre ; car depuis quelque temps on n’entendait plus parler de lui, et l’on doutait même s’il n’était pas mort : mais Barrionuevo, approuvant l’avis de quatre conseillers, qui fut confirmé par les suffrages de