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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/123

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désespérant de pouvoir expliquer un effet si singulier s’en tient à l’opinion commune qui suppose, dit-il, que « l’insecte pique de petits muscles qui descendent des aines aux pieds, et que les muscles infectés du venin de la chique le communiquent aux glandes. » Mais il ajoute, « qu’il ne peut douter d’un fait qu’il eut le chagrin d’éprouver plusieurs fois, et que les académiciens français éprouvèrent comme lui, particulièrement M. de Jussieu, à qui l’on doit la distinction des deux espèces de chiques. »

Les abeilles de ces régions ne font leur miel que dans des troncs d’arbres, où les Indiens enfoncent les bras pour le prendre, et les retirent tout couverts de ces petits animaux, qui ne les piquent jamais. J’en conclurais volontiers, dit Waffer, qu’elles n’ont point d’aiguillon ; mais je n’ai pu le vérifier. Les Américains mêlent le miel avec l’eau sans autre préparation, et en font une liqueur très-fade : ils ne font aucun usage de la cire, à laquelle ils suppléent par une sorte de bois léger, qui leur sert de chandelles.

Toute cette zone est fort incommodée de fourmis, qui non-seulement sont fort grosses, mais qui ont des ailes dont elles se servent pour voler près des coteaux : elles piquent vivement, surtout lorsqu’elles entrent dans les maisons. On évite de se reposer sur la terre, dans les endroits où elles sont en grand nombre ; et les Indiens qui voyagent ne manquent