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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/134

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en même temps le pied de devant et celui de derrière du même côté ; et, suivant l’explication du même voyageur, au lieu de porter, comme les autres chevaux, le pied de derrière dans l’endroit où ils ont eu le pied de devant, ils le portent plus loin vis-à-vis, et même au-delà du pied de devant de l’autre côté, ce qui rend leur mouvement plus prompt du double que celui des chevaux ordinaires, et d’ailleurs beaucoup plus doux pour le cavalier. Cette allure leur est naturelle ; mais on l’enseigne à des chevaux qui ne sont pas de la même race, et l’on a des écuyers exprès pour les dresser. Les uns et les autres ne sont pas distingués par leur beauté. On ne vante que leur légèreté, leur douceur et leur courage.

Les oiseaux que l’on trouve dans les paramos ne sont guère que des perdrix et des condors ou buytres. Les perdrix du Pérou ne ressemblent pas tout-à-fait à celles d’Europe, elles peuvent être comparées plutôt à nos cailles : elles n’y sont pas en abondance.

Le condor est un des plus grands oiseaux de l’Amérique. Il ressemble par la couleur et la forme aux gallizanos, dont a donné la description. Jamais on ne le voit dans les lieux bas. Sa demeure habituelle est dans les montagnes à 800 toises de hauteur ; il s’élève en planant jusqu’à la prodigieuse élévation de 3,335 toises ; puis s’abat quelquefois tout d’un coup jusqu’au bord de la mer, et parcourt ainsi, dans un instant, tous les climats. On l’appri-