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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/137

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cée et l’autre claire, le bec droit et proportionné, les narines beaucoup plus grandes que dans aucun autre oiseau, la queue petite et les ailes assez grandes. Si l’on en croit les Péruviens, c’est par l’ouverture des narines que le zumbador pousse son bourdonnement ; mais quoiqu’elle soit assez considérable, elle ne me paraît pas suffisante pour causer un si grand bruit, surtout au moment qu’il siffle, car il fait en même temps l’un et l’autre ; mais je ne disconviens point qu’elle n’y puisse contribuer beaucoup. »

Dans les cannades, c’est-à-dire les vallons des hautes montagnes, que les eaux dispersées remplissent de marécages, on voit un oiseau que les habitans du pays nomment canelon ; nom, dit Ulloa, qui exprime assez bien son chant. Cet oiseau est le kamichi, remarquable parce qu’à la jointure des ailes il a deux éperons qui sortent de près d’un pouce et demi, et qui servent à sa défense. Le mâle et la femelle ne vont jamais l’un sans l’autre, soit qu’ils volent ou qu’ils soient à terre, qui est leur séjour assez constant ; car ils ne volent que pour passer d’un vallon à l’autre, ou pour fuir la chasse qu’on leur donne. On mange leur chair, qu’on vante même lorsqu’elle est un peu mortifiée. Ils se tiennent aussi dans les parties moins froides des montagnes ; mais leur figure y est un peu différente : ils y ont sur le front une petite corne calleuse et molle, et sur la tête une petite touffe de plumes.