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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/151

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Les Andes de Quito forment la partie la plus élevée de cette double rangée de montagnes. C’est dans le petit espace compris entre l’équateur et le 1er. degré 45 minutes sud que l’on trouve des cimes qui surpassent la hauteur de 3,000 toises. Aussi n’en compte-t-on que trois, le Chimboraço, qui excéderait la hauteur de l’Etna placé sur le sommet du Canigou, ou celle du Saint-Gothard placé sur le sommet du pic de Tenériffe ; le Cayambé, et l’Antisana. Les traditions des Indiens de Lican nous apprennent avec quelque certitude que la montagne de l’Autel, appelée par les indigènes Capa-Urcu, était jadis plus élevée que le Chimboraço, mais qu’après une éruption continuelle de huit ans, ce volcan s’affaissa. En effet, son sommet ne présente plus dans ses plans inclinés que les traces de la destruction. La largeur des Andes, dans cette partie, est de vingt lieues.

En pénétrant dans le Pérou, la chaîne des andes se multiplie, s’étend en largeur, et en même temps perd de son élévation.

Le Chimboraço, comme le Mont-Blanc dans les Alpes, forme l’extrémité d’un groupe colossal : depuis cette cime jusqu’à cent vingt lieues au sud, aucune autre n’entre dans la région des neiges perpétuelles. La crête des Andes n’y atteint qu’à 1,600 et 1,800 toises. Depuis le 8e. degré sud, les cimes neigées deviennent plus fréquentes, surtout vers Cusco et la Paz, où s’élèvent les pics élancés d’Élimani et