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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/153

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terrain. Dans la province de Pastos, le Chilu et le Cumbul ont plus de 2,600 toises d’élévation : le Pasto, plus de 1,900 ; le Paracé, 2,400 ; le Satara, 2,450. L’Élazufral présente une solfatare toujours active. Mais c’est surtout dans la province de Quito que ces colosses enflammés ou éteints élèvent leurs cimes couvertes de neige. Le Chimboraço a 3,267 toises de hauteur ; le Pichincha, 2,477 ; l’Antisana, 2,773 ; le Cotopaxi, 2,952 ; le Cayambé, 3,055 ; le Tunguragua, 2,531. Le Cotopaxi forme avec le Tunguragua et le Sanguay les volcans les plus actifs de cette province. On a vu que le Cotopaxi creva au temps de la conquête. Ulloa fut témoin, en 1743, d’une autre éruption qui avait été précédée, quelques jours auparavant, d’un bruit terrible dans les concavités de la montagne ; il s’y fit une ouverture au sommet, et trois sur le penchant qui était couvert de neige. Les cendres, se mêlant à une prodigieuse quantité de neiges et de glaces fondues, furent entraînées si rapidement, qu’elles couvrirent la plaine, depuis Callao jusqu’à Latacunga, et, dans un moment, tout cet espace devint une mer dont les eaux bourbeuses firent périr Une partie des habitans. La rivière de Latacunga fut le canal par où ces eaux s’écoulèrent ; mais, comme ce débouché ne suffisait pas pour les contenir, elles débordèrent du côté des habitations, et tous les édifices furent emportés aussi loin qu’elles purent s’étendre. Les habitans se retirèrent sur une hau-