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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/164

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contient de riches mines de cuivre, que l’on exploite avec beaucoup de succès ; celles de Coquimbo donnent des masses de cuivre natif d’un volume prodigieux. On expédie annuellement plus de cent mille quintaux de cuivre en Espagne, et plus de cinquante mille à Lima. Le plomb, l’étain, le mercure et le fer abondent dans les montagnes du Chili ; mais on néglige l’exploitation de ces métaux. On y trouve aussi de l’antimoine, dont on fait un grand usage dans les opérations métallurgiques. Le sel gemme, l’alun, le soufre et les bitumes de diverses sortes n’y sont pas rares, non plus que le marbre, le porphyre, et diverses sortes de gemme. En général, la masse des Andes est composée de granit que couvre le schiste primitif, le basalte, le porphyre, l’amphibole, le calcaire, le grès.

C’est de Frézier que nous empruntons le détail des procédés employés par les Espagnols pour séparer l’or et l’argent du minerai, après l’avoir tiré de la mine.

Les moulins qu’ils y emploient, et qu’ils appellent trapiches, sont à peu près faits comme ceux dont on se sert en France pour écraser des pommes. Ils sont composés d’une auge ou d’une grande pierre ronde de cinq a six pieds de diamètre, creusée d’un canal circulaire et profond de dix-huit pouces. Cette pierre est percée dans le milieu pour y passer l’axe prolongé d’une roue horizontale posée au-dessous, et bordée de demi-godets, contre lesquels l’eau