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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/166

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Pour dégager entièrement l’or du mercure dont il est encore imprégné, il faut fondre la pigne : c’est alors qu’on en connaît le juste poids et le véritable aloi. La pesanteur de l’or, et la facilité avec laquelle il s’amalgame au mercure, fait qu’il se dégage sur-le-champ du minerai. C’est l’avantage que les mineurs d’or ont sur ceux d’argent : chaque jour ils savent ce qu’ils gagnent ; et les autres, comme on l’expliquera bientôt, sont quelquefois plus de six semaines sans le savoir.

Le poids de l’or se mesure par castillan. Un castillan est la centième partie d’une livre, poids d’Espagne, et se divise en huit tomines. Ainsi six castillans et deux tomines font une once. Il faut observer que le poids d’Espagne a trois sixièmes de moins pour cent que notre poids de marc.

L’aloi de l’or se mesure par carats, qu’on borne à vingt-quatre. Celui des mines du Pérou est depuis vingt jusqu’à vingt-un.

Suivant la qualité des mines et la richesse des veines, cinquante quintaux de minerai, ou chaque caxon, donnent quatre, cinq ou six onces d’or. Quand ils n’en donnent que deux, le mineur ne retire que ses frais, ce qui arrive souvent ; mais il est bien dédommagé lorsqu’il rencontre de bonnes veines ; car, de toutes les métalliques, celles d’or sont les plus inégales. On poursuit une veine qui s’élargit, se rétrécit, semble même se perdre, et cela dans un petit espace de terrain. Cette bizarrerie de la nature