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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/172

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au feu pour s’en assurer. Le feu fait noircir ou jaunir, ou fondre plus facilement celles qui sont falsifiées, et cette épreuve sert encore à tirer une humilité qu’elles contractent dans des lieux où elles sont mises quelquefois exprès pour les rendre plus pesantes ; car on peut même augmenter leur poids d’un tiers en les trempant dans l’eau pendant qu’elles sont rouges : d’ailleurs il peut arriver que la même pigne soit de différens alois.

Les veines des mines, de quelque qualité qu’elles soient, sont ordinairement plus riches au milieu que vers les bords ; et lorsqu’il arrive que deux veines se coupent, l’endroit où elles sont confondues est toujours très-riche. On remarque aussi que celles qui courent du nord au sud le sont plus que toutes les autres. Mais, en général celles qui se travaillent sans peine, et qui se trouvent surtout près des lieux où l’on peut faire des moulins, sont souvent préférables à de plus riches qui demandent plus de frais. À Lipes et au Potosi, il faut que le caxon donne jusqu’à dix marcs d’argent pour fournir à la dépense ; et dans les mines de Tarma, elle est payée par cinq. Une mine riche qui s’enfonce est ordinairement noyée d’eau : il faut recourir alors aux pompes et aux machines, ou la saigner par des mines perdues, qu’on appelle soccabons, et qui ruinent les mineurs par les frais excessifs du travail.

Quand la profondeur des rivières des Andes ne permet pas de les passer à gué, on y jette