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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/199

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lui laissèrent peu de loisir pour s’occuper de ses acquisitions étrangères. D’un autre côté, ces nouveaux républicains, qu’il n’avait pu retenir dans sa dépendance, étaient encore trop faibles ou trop pressés de leurs affaires domestiques pour entreprendre d’affaiblir l’ennemi de leur liberté par des conquêtes ; mais ils firent de si grands progrès pendant les règnes de Philippe iii et de Philippe iv, qu’après avoir établi fort heureusement leur compagnie des Indes orientales, ils se virent en état d’en former une des Indes occidentales, qui n’a pas cessés jusques aujourd’hui d’être une des principales branches de leur commerce.

Cette institution devint fatale aux Portugais dès son origine. Jacob Wilkens et l’Hermite, deux commandans des flottes hollandaises, commencèrent par courir les côtes de Portugal, et firent des prises qui augmentèrent leurs forces. Après cet essai, les Hollandais envoyèrent Wilkens au Brésil. Ils n’ignoraient point que ce pays, qui n’a guère moins de douze cents lieues de côtes, était naturellement riche et fertile. On a vu qu’il y avait peu de grandes maisons en Portugal qui n’y possédassent des terres. Les Brasiliens les plus voisins avaient été soumis par degrés. On y prenait peu de part aux guerres qui troublaient l’Europe ; et si l’on excepte l’entreprise des Français, dont le souvenir commençait à s’éloigner, on y jouissait depuis long-temps d’une paix profonde. Aussi les gouverneurs ne s’y appliquaient-