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gnantes, y rendaient le séjour malsain dans quelques saisons. Une meilleure police a remédié à ces inconvéniens depuis que le souverain du Brésil réside dans cette capitale. L’eau y est amenée des montagnes voisines par un aquéduc magnifique, et distribuée par des fontaines élevées sur les places publiques. Il est fâcheux qu’elles ne soient pas plus nombreuses, et que plusieurs habitans, dont les maisons en sont éloignées de plus d’un demi-mille, soient obligés d’occuper continuellement des journaliers à transporter de l’eau. Dans les temps de sécheresse, la foule est quelquefois si grande aux fontaines, que les porteurs sont obligés d’attendre leur tour pendant des heures entières. Le bois de charpente et le bois à brûler sont très-chers, quoiqu’il y ait encore des forêts immenses dans l’intérieur du Brésil. Les denrées sont abondantes, mais de qualité médiocre. Au reste, le marché est bien fourni d’herbes potagères, de poisson, de tortues, et de langoustes.

La police est assez bien faite. L’inquisition a été abolie, et l’esprit de persécution a disparu avec cette institution monstrueuse. La douceur des mœurs, l’amabilité des femmes, l’affluence des étrangers, tout se réunit pour faire de Rio-Janeiro une ville de l’Europe méridionale.

Cette ville est le grand marché du royaume, notamment pour les provinces de l’intérieur. Aucun port de l’Amérique n’est aussi bien situé pour le commerce de toutes les parties du