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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/214

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qu’ils rencontraient ; ils donnaient des médicamens aux malades ; et, sachant la langue guaranie, qui est la plus commune dans cette contrée, ils allaient jusqu’à les presser d’embrasser le christianisme, dont ils leur donnaient une courte explication. Lorsque ces artifices avaient eu le pouvoir d’en rassembler un grand nombre, ils leur proposaient de venir s’établir dans un lieu commode, où rien ne devait manquer à leur bonheur. La plupart se laissaient conduire par ces traîtres, qui, levant enfin le masque, commençaient par leur lier les mains, égorgeaient ceux qui leur faisaient craindre quelque résistance, et traînaient les autres à l’esclavage. Cependant il s’en échappa quelques-uns qui répandirent l’alarme ; mais, avant que cette infernale perfidie fut vérifiée, les jésuites en ressentirent de tristes effets par les dangers auxquels ils furent exposés dans leurs courses apostoliques, et surtout par la difficulté qu’ils trouvèrent long-temps à se faire suivre par un seul Indien.

» Toute l’histoire du Paraguay est remplie des sanglantes entreprises des Mamelus ; et ce fut à l’occasion d’un mal qui croissait de jour en jour, que les jésuites obtinrent enfin du roi d’Espagne la permission d’armer leurs Américains. » C’était où ils en voulaient venir. Suivant les compilateurs qui se sont copiés les uns les autres, les Paulistes furent enfin réduits par les armes portugaises.

Tous ces récits ont été complétement réfutés