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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/220

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une somme de 12,000,000 de francs pour la construction d’un palais, si le prince consentait à fixer sa résidence dans leur ville. Rio-Janeiro fut préféré.

Le ton de la société passe pour meilleur et plus gai à Bahia qu’à Rio-Janeiro. On dit que les femmes, peut-être à cause de la chaleur du climat, sont moins laborieuses que dans les provinces plus éloignées de l’équateur.

La chaleur est en quelque sorte tempérée, par la longueur presque égale des nuits pendant toute l’année ; d’ailleurs les brises du large rafraîchissent constamment l’air. Le climat, quoique plus ardent qu’à Rio-Janeiro, est regardé comme plus sain, parce que l’air est plus vif, et que l’eau courante est plus abondante. Le sucre y est à si bon marché, que l’on vend dans les rues des fruits confits. On peut acheter trois citrons dans un gobelet de sirop pour dix centimes.

Un arsenal, de nombreux magasins et des chantiers s’élèvent sur le rivage. Les vaisseaux que l’on y construit sont d’un bois plus solide que le chêne. Cette ville, livrée aux Hollandais par la faiblesse d’un commandant militaire, mais recouvrée par la bravoure des Portugais que dirigeait l’évêque Texira, devint le terme où s’arrêtèrent les succès des Hollandais.

Le sol de ce gouvernement passe pour le meilleur du Brésil pour la canne à sucre. De nombreuses rivières, qui ont leur embouchure dans la baie, facilitent la culture de cet utile