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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/231

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et s’est fort étendue dans l’intérieur des terres. Les Indiens de cette nation sont de haute taille, infatigables au travail, et d’une agilité surprenante. Ils ont les cheveux noirs et longs. On ne leur connaît point de villages, ou d’autres habitations régulières. Ils mènent une vie errante, et portent le ravage dans tous les lieux dont ils peuvent approcher. Leurs alimens sont des racines et des fruits crus, ou la chair des hommes qui tombent entre leurs mains. Ils ont des arcs d’une grandeur et d’une force singulières, et des massues armées de pierres, dont ils écrasent la tête à leurs ennemis. Leur cruauté les a rendus redoutables à tous les autres habitans du Brésil, sans, en excepter les Portugais.

On ne compte pas moins, de soixante-seize sociétés de Tapuyas, dont la plupart ne parlent plus la même langue : peuples féroces, indomptés, qui sont en guerre continuelle avec tous les autres, à l’exception néanmoins d’un petit nombre, qui habitent les bords du fleuve Saint-François, ou qui sont les plus voisins des colonies portugaises.

Knivet nomme quelques autres nations : les Petivarés, auxquels il fait habiter un très-grand pays, dans la partie septentrionale du Brésil, sont, dit-il, beaucoup moins barbares que les autres sauvages de ces provinces ; ils reçoivent assez civilement les étrangers, et ne laissent pas d’être fort braves à la guerre. Leur stature est médiocre : on leur perce les lèvres,