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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/236

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lovaé eyavé pomoubana, c’est-à-dire, vous serez brûlés de même. Mais, à l’arrivée de nos auxiliaires, ils commencèrent à se retirer furtivement ; et les Portugais ne s’en furent pas plus tôt aperçus, que, se couvrant de claies de cannes à l’épreuve des flèches, ils se précipitèrent vers le mur, qu’ils ne renversèrent pas sans peine, et pénétrèrent dans la ville. Ils y perdirent plusieurs soldats ; mais, faisant main basse sur les barbares, ils en tuèrent ou prirent environ seize mille ; ensuite ils se rendirent maîtres de quelques autres villes de moindre grandeur, dont les habitans éprouvèrent le même sort, et tout le pays fut ravagé. »

Les Ovaitaguases habitent les environs du cap Frio, qui porte le nom de Jocox chez les Indiens. Le pays est humide et bourbeux. Ces Indiens, de beaucoup plus haute taille que les Guaymuras, laissent croître leurs cheveux : ils ont accoutumé leurs femmes à faire la guerre. Leurs lits ne sont point des hamacs, comme chez les autres nations ; ils couchent à terre sur un peu de mousse, devant leur foyer. Ils ne sont en paix avec personne, et leurs plus cruels ennemis sont leurs voisins.

L’Île-Grande, située à dix-huit lieues de l’embouchure de Rio-Janeiro, est habitée par les Ouaiyanassés, qui ont la taille fort courte, le ventre fort gros, et qui ne se piquent point de force ni de courage. Leurs femmes ont le visage assez beau, et le reste du corps très-difforme, quelque soin qu’elles apportent à le