Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peindre d’une couleur rouge. Les deux sexes sont également jaloux de leur chevelure, qu’ils portent fort longue, avec une tonsure sur la tête, en forme de couronne : leur principale habitation se nomme jaouaripipo.

Les Poriès, qui demeurent assez loin de la mer, ressemblent beaucoup aux Ouaiyanassés par la taille et les usages ; mais ils vivent de fruits. Les hommes se couvrent le corps, tandis que leurs femmes vont nues, et se peignent de diverses couleurs. Cette nation cultive la paix avec les Portugais, et n’a pas moins d’éloignement pour la guerre avec ses voisins. Elle ne mange point de chair humaine lorsqu’elle trouve d’autres alimens. Ses lits sont une espèce de hamacs d’écorce d’arbres, qu’ils suspendent aux arbres mêmes, et dans lesquels ils se garantissent des injures de l’air par de petits toits de branches et de feuilles entrelacées. Ils n’ont point d’autre habitation : on croit que cet usage vient de la multitude de couguars et de jaguars qu’ils ont dans leur pays, et dont ils ne peuvent se défendre autrement. Leurs seules richesses sont un baume qui découle de leurs arbres, et qu’ils donnent en échange aux Portugais pour des couteaux et des peignes.

Les Molopagués occupent une vaste contrée au delà du fleuve Paraïba : on les compare aux Allemands pour la taille. Cette nation est du petit nombre de celles qui laissent croître leur barbe, et qui se couvrent assez décemment le corps.