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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/304

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gravier. On le porte sous des hangars où on le met en tas de quinze tonneaux chacun. Un hangar est divisé en compartimens garnis d’un plancher incliné ; on fait passer au milieu du hangar un courant d’eau qui communique par des rigoles avec chaque compartiment, où l’on dépose une certaine quantité de cascalhao. Le nègre placé dans le compartiment agite avec un râteau une masse de cascalhao qui pèse plus d’un demi-quintal, et qui est arrosé par l’eau que verse la rigole. Lorsque toutes les particules terreuses sont enlevées, le nègre enlève et jette les cailloux, en commençant par les plus gros, et examine avec attention tout ce qui reste pour découvrir les diamans ; quand il en trouve un, il se redresse, frappe des mains, les ouvre, en tenant la pierre entre l’index et le pouce, et la remet à un des inspecteurs qui sont assis de distance en distance sur de hauts tabourets. L’inspecteur la dépose dans une gamelle à moitié pleine d’eau et suspendue au milieu du hangar. Le soir on délivre la gamelle avec tous les diamans trouvés dans la journée à l’officier principal, qui, après avoir pesé les pierres, les inscrit chacune en particulier sur un registre.

Quand un nègre a le bonheur de trouver un diamant qui pèse dix-sept carats et demi, il est couronné de fleurs et conduit en procession chez l’administrateur, qui l’habille de neuf et lui achète sa liberté. On accorde aux nègres des récompenses proportionnées au poids des