Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

diamans qui sont au-dessous de dix-sept carats et demi.

On prend beaucoup de précautions pour empêcher les nègres de soustraire les diamans. On les déplace souvent pendant le lavage, afin qu’ils ne viennent pas reprendre, dans les instans de repos, un diamant qu’ils auraient aperçu et laissé dans un coin. Ceux qui sont pris en faute sont punis d’un certain nombre de coups de fouet, et mis en prison. Ils travaillent depuis le lever du soleil jusqu’à son coucher ; on leur accorde une demi-heure pour déjeuner, et deux heures à midi pour dîner ; enfin quelques instans de repos dans le courant de la journée, et dans ces intervalles on leur distribue du tabac, qu’ils aiment beaucoup.

Indépendamment du district dont Téjuco est le chef-lieu, on trouve des diamans dans le Tibbigi, qui arrose la plaine de Corritiva près de Saint-Paul, dans les plaines de Cubaya, et dans beaucoup d’autres endroits dont le gouvernement n’a pas connaissance.

Le volume des diamans varie infiniment. Il y en a de si petits, qu’il en faut quatre ou cinq pour faire le poids d’un grain ; par conséquent seize ou vingt pour un carat. On n’en trouve ordinairement dans le courant d’une année pas plus de deux à trois de dix-sept à vingt carats, et il peut se passer deux ans sans que, dans tous les lavages, on en rencontre un de trente carats.