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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/346

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de repos sur le bord de l’Ouinicapara, nous le suivîmes jusqu’au village du même nom, dont le cacique m’offrit de me conduire à la montagne par de grands détours. Mais la longueur et les difficultés du chemin m’effrayèrent, surtout pour une entreprise où je n’avais à satisfaire que ma curiosité.

» Je retournai ensuite à l’embouchure du Cumana, où tous les caciques voisins vinrent m’offrir des provisions de leurs terres ; c’étaient des liqueurs, des poules et du gibier, avec quelques-unes de ces pierres précieuses que les Espagnols nomment piedras buadas. En revenant d’Ouinicapara, j’avais laissé à l’est quatre rivières qui descendent des montagnes d’Émériac, et qui vont se jeter dans l’Orénoque. D’autres, sorties des mêmes montagnes, coulent vers la mer du nord, telles que l’Aratouri, l’Amacouma, le Batima, l’Ouana, le Maroaca, le Paroma. La nuit avait été sombre et fort orageuse. Ce fut le matin que j’arrivai à l’embouchure du Cumana, où j’avais laisse Eques et Porter pour attendre le capitaine Keymis qui revenait par terre. Ils n’avaient point encore eu de ses nouvelles ; mais il arriva le jour suivant. »

Raleigh, ayant pris congé des caciques, qui le quittèrent, dit-il, les larmes aux yeux, remonta dans ses canots, et mouilla le soir à l’île d’Assipana. Le lendemain il trouva sa galéasse à l’ancre près de Toparimaca. Il faisait cent milles par jour en descendant ; mais il