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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/349

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diverses sortes de gommes, du gingembre, et quantité d’autres productions qui ne sont dues qu’à la nature.

» Le trajet n’est ni trop long ni trop dangereux : il peut se faire dans l’espace de six ou sept semaines, et l’on n’a point à franchir de mauvais passages, tels que le canal de Bahama, la mer orageuse des Bermudes, le cap de Bonne-Espérance, etc. Le temps propre à ce voyage est le mois de juillet, pour arriver au commencement de l’été du pays, qui dure à peu près jusqu’au mois de mars : le temps du retour est mai ou juin.

» La Guiane peut être regardée comme un pays vierge, auquel les Européens n’ont point encore touché ; car les faibles établissemens qu’ils ont sur les côtes de la mer du nord ne méritent pas le nom de conquêtes : mais celui qui bâtirait seulement deux forts à l’entrée du pays n’aurait pas à craindre que ce vaste terrain lui fût disputé. On ne pourrait remonter le fleuve sans essuyer le feu des deux forts. D’ailleurs les vaisseaux chargés n’y peuvent aborder facilement qu’en un seul endroit, et l’on ne peut même approcher de la côte qu’avec de petits bateaux et des canots. On rencontre sur les bords du fleuve des forêts fort épaisses, et de deux cents milles de longueur. La route de terre n’est pas moins difficile : on a de toutes parts un grand nombre de hautes montagnes ; et si l’on n’est pas bien avec les naturels du pays, les vivres y sont difficiles à