Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/351

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que d’une journée. Il ajouta que les Indiens du pays en avaient autant qu’il en pouvait tenir dans la vallée où nous étions. L’usage des habitans de cette province est de se frotter la peau du suc de certaines herbes, et de se couvrir ensuite tout le corps de poudre d’or. Le cacique offrit de nous conduire jusqu’à leur première habitation ; mais il nous avertit que leur nation était fort nombreuse, et capable de nous faire périr tous sans pitié. Nous lui demandâmes comment ces peuples s’y prenaient pour trouver de l’or : il nous répondit que, dans un canton de leur province, ils creusaient la terre, enlevant l’herbe même avec sa racine, qu’ils mettaient l’herbe et la terre dans de grands vaisseaux, où ils lavaient le tout, et qu’ils en tiraient ainsi quantité d’or.

» Le 8, nous fîmes plus de six lieues, jusqu’au pied d’une montagne, où nous trouvâmes un cacique accompagné d’environ trois mille Indiens des deux sexes, qui étaient chargés de poules et d’autres vivres. Ils nous les offrirent, en nous pressant d’aller jusqu’à leur village, qui consistait en cinq cents maisons. Le cacique nous dit qu’il tirait cette abondance de provisions d’une vaste montagne dont nous apercevions la côte à peu de distance de son habitation ; qu’elle était extrêmement peuplée ; que tous ses habitans portaient des plaques d’or sur l’estomac, et des pendans de même métal aux oreilles ; enfin qu’ils étaient couverts d’or. Il ajouta que, si nous voulions