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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/352

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lui donner quelques cognées, il nous apporterait des plaques d’or en échange. On ne lui en fit donner qu’une, pour ne pas marquer trop d’avidité, et pour lui laisser croire que nous faisions plus de cas du fer que de l’or. Il nous apporta bientôt un lingot d’or du poids de vingt-cinq livres. Le lieutenant se rendit maître de sa joie, et, nous montrant cette pièce d’un air sérieux, il affecta de la jeter à terre, et de la faire reprendre, sans aucune marque d’empressement. Nous étions tranquilles, dans la plus agréable espérance, lorsqu’au milieu de la nuit un Indien nous avertit que les peuples de la montagne étaient en mouvement pour venir nous attaquer. Véra nous fit partir aussitôt armes en main, et dans le meilleur ordre. »

Le reste de cette relation a été supprimé par ordre de la cour d’Espagne.

L’année suivante, le capitaine Keymis, un des compagnons de Raleigh, entreprit un nouveau voyage en Guiane ; mais ce fut une expédition d’aventuriers qui ne produisit rien. Les indiens le virent avec joie, et lui demandèrent s’il venait réaliser les promesses de Raleigh, et chasser les Espagnols. Mais quand ils surent qu’il n’avait qu’un vaisseau et très-peu de suite, ils ne purent que se répandre en plaintes inutiles sur les maux que leur causaient les Espagnols de la Trinité. Quoique ceux-ci n’eussent que de très-faibles établissemens à l’entrée du pays, ils ne laissaient pas d’être redoutables