Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/355

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vieillard entreprit volontairement de lui apprendre quels étaient les cantons les plus riches en or, comment on l’y recueillait, et par quels chemins on y pouvait pénétrer. Il ne douta pas que cette explication ne fût l’effet d’une profonde politique pour engager les Anglais à revenir avec des forces supérieures à celles des Espagnols, et que le doute qu’il avait marqué de leur puissance ne fût une autre ruse pour les piquer d’honneur. L’Indien ajouta, et vraisemblablement dans les mêmes vues, qu’après tout les Espagnols n’avaient que les Arouacas sur l’attachement desquels ils pussent compter ; que les Caraïbes de Guanipa, les Cievanas, les Sebaïos, les Amapagotos, les Cassipagotos, les Purpagotos, les Samipagotos, les Serouos, les Étaiguinacous, et quantité d’autres peuples dont il fit l’émunération, seraient toujours prêts à s’armer contre eux, sans compter le puissant empire des Oréjones et des Éporémérios, dans lesquels ils trouveraient une résistance invincible ; que la nation des Pariagotos, dont ils avaient le pays à traverser, était capable seule, par la valeur et le nombre, de les arrêter et de les détruire ; que les Youarcouakaris avaient laissé croître depuis trois ans toutes les herbes pour y mettre le feu lorsque l’ennemi serait entré sur leurs terres ; enfin que tous les Indiens du pays étaient résolus de ne pas aller au-devant des Espagnols, parce qu’ils craignaient à la vérité leurs canons et leurs fusils, mais qu’ils périraient tous pour la défense de