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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/382

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dais, dont la patrie n’est qu’un marais, s’en accommodèrent mieux, et Charles ii n’eut pas de peine à s’en défaire en leur faveur vers l’année 1668. Il semble que la nation hollandaise soit née pour faire valoir des marais où les autres peuples ne trouvent qu’un terroir ingrat et un fonds stérile. Elle a trouvé sur le bord de la rivière de Surinam une terre humide et bourbeuse, où elle n’a pas laissé de bâtir le fort de Zelandia, proche le bourg de Paramaribo ; et cette colonie, accrue par des Français réfugiés, est devenue florissante. Les Hollandais avaient poussé leurs établissemens jusqu’aux possessions espagnoles ; ils les ont cédés à l’Angleterre.

La colonie de Surinam est restée à la Hollande ; c’est une des plus florissantes que les Européens aient fondées dans le Nouveau Monde ; aucune ne présente une culture aussi étendue et aussi lucrative. Sa seule ville est Paramaribo sur la rivière de Surinam ; les maisons sont en général propres, élégamment ornées de peintures, de glaces, de dorures. La population est de 52,000 noirs esclaves, et 5,200 hommes libres, blancs, mulâtres et nègres. Le climat est plus humide à Surinam qu’à Cayenne. Les productions sont les mêmes ; il faut y ajouter le tabac.

Cette colonie a pour ennemis des nègres fugitifs, qui se sont établis dans l’intérieur du pays, ou ils ont formé de petites républiques. Ces nègres vont nus, mais vivent dans l’abon-