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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/401

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bre de mosquites, et un air plus salubre, distinguent la région des fleuves noirs. Ils doivent probablement leur couleur à une dissolution de carbure d’hydrogène, résultat de la multitude de plantes dont est couvert le sol qu’ils traversent[1]. »

Quittons ces déserts, et revenons aux lieux habités dans le gouvernement de Cumana, le plus orientale de la capitainerie de Caracas. La ville de Cumana, la plus ancienne de toute cette côte, fut bâtie en 1520, à près d’un quart de lieue de la mer, sur un terrain sablonneux et aride. L’air y est sain, quoique brûlant. Mais on n’ose y élever beaucoup de maisons, ni les construire solidement, à cause de la fréquence des tremblemens de terre. Les violentes secousses qui s’y firent sentir au mois de décembre 1797 renversèrent presque tous les édifices en pierre, et rendirent inhabitables ceux qui restèrent debout. On y éprouva un nouveau tremblement de terre au mois de novembre 1799.

Nueva-Barcelona est une ville malpropre, dans une plaine inculte, mais dont le sol est excellent. Elle est située à la gauche du Neveri, à une demi-lieue de son embouchure.

L’île de la Marguerite, située par 10° 56′ nord, 66° 30′ à l’ouest de Paris, dépend du gouvernement de Cumana. Elle est aride, mais salubre. Autrefois on y péchait des perles ; au-

  1. Tableaux de la nature, traduits de l’allemand par J. B. B. Eyriès. Paris, 1808, 2 vol. in-12.