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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/68

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la coque sert aux mêmes usages que celle du calebassier.

L’herbe à soie est l’yucca, qui croît en abondance dans les lieux humides : sa racine est pleine de nœuds ; ses feuilles, qui ont la forme d’une lame d’épée, sont quelquefois longues de deux aunes. Les Indiens coupent ces herbes, les font sécher au soleil, et les battent dans un morceau d’écorce pour les réduire en filets ; ensuite, les tordant comme ceux du mahot, ils en font des cordes pour les hamacs et pour la pêche. Cette espèce de soie est recherchée à la Jamaïque, où les Anglais la trouvent plus forte que leurs chanvres. Mais les femmes espagnoles en font des bas qu’elles vendent fort cher, et des lacets jaunes, dont les négresses des plantations se croient fort parées.

L’arbre nommé bois-léger tire son nom de son extrême légèreté, quoiqu’il soit de la grosseur ordinaire de l’orme. Son tronc est droit, et sa feuille ressemble beaucoup à celle du noyer. Il en faut une quantité surprenante pour la charge d’un homme. Waffer vit avec admiration que quatre petites planches de ce bois, liées avec des chevilles de maca, soutenaient sur l’eau deux ou trois hommes. Les Indiens emploient cette espèce de radeaux pour traverser les rivières ou pour la pêche, dans les lieux où ils manquent de canots. Ils ont un autre arbre, nommé bois blanc dans leur langue, dont la hauteur ordinaire est de dix-huit ou vingt pieds, et dont la feuille ressemble à celle