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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/69

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du séné. Le bois en est fort dur, serré, pesant, et plus blanc qu’aucun bois de l’Europe. Il est d’un si beau grain, qu’il n’y a point d’ouvrage de marqueterie auquel il ne puisse être employé. Cet arbre ne se trouve que dans l’isthme du Panama.

Les bambous épineux croissent comme les ronces, et rendent impraticables les cantons qui s’en trouvent couverts. Une même racine produit à la fois vingt ou trente branches défendues par des pointes fort piquantes. Les bambous creux croissent jusqu’à trente ou quarante pieds de hauteur, avec une grosseur proportionnée. Le tronc a de distance en distance des nœuds qui contiendraient douze ou quinze pintes de liqueur. On emploie cet arbre à divers usages : ses feuilles ne ressemblent pas mal à celles du sureau.

Les bords de la mer, dans ces régions équatoriales, sont garnis de mangliers. Leur écorce est rouge, et peut servir à la teinture du cuir.

Parmi les plus grands et les plus gros arbres de cette zone, sont le caobo ou acajou , le cédrel, le baumier de Carthagène, l’arbre marie ou calaba. Le bois des premiers sert à fabriquer les canots, et particulièrement des champanes, sorte de barques que les habitans emploient pour leur commerce le long de la côte et sur les rivières. Le baumier et l’arbre marie distillent une liqueur résineuse de différente espèce ; l’une appelée huile-marie, et l’autre beaume-