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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/100

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leurs besoins, surtout des instrumens pour la pêche. Ils y ont aussi des frondes et des pierres, dont ils se servent fort habilement. Leurs harpons sont armés par un bout d’une dent de morse, qui sert à darder les gros poissons, lorsqu’ils ont été blessés, pour achever plus vite de les tuer : l’autre bout est proprement destiné pour les blesser ; c’est une sorte de barbe, garnie de fer, qui se cramponne et s’arrête dans le corps du poisson, au lieu que la pointe d’os en sort d’elle-même. Une sangle attachée à la barbe soutient à l’autre bout une peau de phoque enflée, qui tient lieu de bouée, pour marquer l’endroit où le poisson se plonge dans l’eau, et qui le fatigue beaucoup lorsqu’il nage pour s’échapper, jusqu’à ce qu’épuisé de forces, il expire ; alors les pêcheurs le tirent à terre et le dépouillent de sa graisse ou de son huile, qui leur sert de nourriture et qu’ils brûlent dans leurs lampes.

Ces petits canots, qui ne sont que pour les hommes, ont environ vingt pieds de long sur dix-huit pouces de large, et se terminent en pointe aux deux bouts. Le navigateur n’a qu’une rame assez large, qui sert à ramer alternativement des deux côtés ; mais il y a pour les femmes des canots plus grands et ouverts, dont elles manient les rames, et qui portent jusqu’à vingt personnes : les matériaux en sont les mêmes.

L’habillement des hommes est ordinairement de peaux de phoques ou de bêtes fauves ;