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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/101

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ils s’en font aussi de peaux d’oiseaux terrestres et marins, qu’ils ont l’art de coudre ensemble : tous ces habits ont une sorte de capuchon, sont serrés autour du corps, et ne descendent que jusqu’au milieu de la cuisse ; les culottes se ferment devant et derrière avec une corde, comme on ferme une bourse. Plusieurs paires de bottes les unes sur les autres servent aux deux sexes à se tenir chaudement les jambes et les pieds. La différence, pour les hommes et les femmes, est que les femmes portent à leur robe une queue qui leur tombe jusqu’aux talons, que leurs capuchons sont plus larges du côté des épaules, pour y mettre leurs enfans lorsqu’elles les veulent porter sur le dos, et que leurs bottes, plus grandes aussi, sont ordinairement garnies de baleines. Un enfant qu’elles sont obligées d’ôter un moment d’entre leurs bras est mis dans une des bottes, en attendant qu’elles puissent le reprendre. On voit à quelques hommes des chemises de vessies de phoques cousues ensemble, et presque de la même forme que nos chemises. En général, leurs habits sont cousus fort proprement avec une aiguille d’ivoire et des nerfs de bêtes fendus en lacets fort minces, qui leur servent de fil ; ils ne manquent pas même de goût pour les orner de bandes de peau en manière de galons, de rubans et de guirlandes, qui leur donnent un air fort propre.

Rien ne fit prendre à Ellis une plus haute idée de leur industrie que ce qu’ils appellent