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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/116

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qu’on appelle fumée de gelée ; et c’est cette vapeur qui, venant à se geler, est transportée par les vents sous la forme visible de ces petites flèches. Ellis raconte que, pendant les premiers mois de l’hiver, le Nelson-river n’étant pas gelé dans son principal courant, un vent du nord qui soufflait de ce côté sur son logement, y amenait sans-cesse des nuages entiers de ces particules glaciales, qui disparurent aussitôt que la rivière fut tout-à-fait prise : de là viennent les parélies et les parasélènes, c’est-à-dire les anneaux lumineux qu’on voit si souvent dans ces contrées autour du soleil et de la lune : ils ont toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. On en voit jusqu’à six à la fois ; spectacle fort surprenant pour un Européen. Le soleil ne se lève et ne se couche point sans un grand cône de lumière qui s’élève perpendiculairement sur lui ; et ce cône n’a pas plus tôt disparu avec le soleil couchant, que l’aurore boréale en prend la place, en lançant sur l’hémisphère mille rayons colorés, si brillans que leur lustre n’est pas même effacé par la pleine lune ; mais leur lumière est infiniment plus vive dans les autres temps. On y peut lire distinctement toute sorte d’écriture ; les ombres de tous les objets se voient sur la neige, en s’étendant au sud-ouest, parce que la lumière la plus brillante est dans l’endroit opposé à celui d’où elle vient et d’où les rayons s’élancent avec un mouvement d’ondulation sur tout l’hémisphère. Les étoiles paraissent brûlantes et sont