Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vent à nos facteurs des morceaux de mines de cuivre extrêmement riches. » On trouve différentes sortes de mica, et du cristal de roche de plusieurs couleurs, particulièrement du rouge et du blanc ; le premier ressemble au rubis ; mais le dernier est plus gros, fort transparent, et formé en prismes pentagones.

On rencontre dans les parties les plus septentrionales une substance qui ressemble à la houille, et qui brûle de même. L’asbeste y est fort commun, aussi-bien qu’une espèce de pierre noire, unie et luisante, qui se détache aisément par feuilles minces et transparentes, fort semblables au verre de Moscovie. On y trouve différentes espèces de marbre, les uns d’une parfaite blancheur, d’autres tachetés de rouge, de vert et de bleu. Les coquillages sont fort rares : Ellis n’y vit que des moules et des pétoncles ; mais il ne doute point qu’il n’y en ait quantité d’autres espèces qui ne paraissent guère, dit-il, et qui cherchent le fond de la mer pour s’y mettre à couvert de la gelée.

L’air de ce pays n’est presque jamais serein ; dans le printemps et l’automne, on y est continuellement assiégé par des brouillards épais et fort humides. En hiver, l’air est plein d’une infinité de petites flèches glaciales qui sont visibles à l’œil, surtout lorsque le vent vient du nord ou de l'est, et que la gelée est dans sa force ; elle se forme sur l’eau qui ne gèle point, c’est-à-dire que partout où il reste de l’eau sans glace, il s’en élève une vapeur fort épaisse