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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/140

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maisons sont bâties en bois sur des fondemens de pierre, qui s’élèvent de quelques pieds au-dessus de terre. Quelques-unes ont tout le premier étage de pierre, et le reste de merrain. Le rempart est fortifié à la moderne, avec tous les ouvrages qui rendent une place respectable : il manque dans un espace d’environ cent toises, qui est le côté de la mer ; mais cette partie est défendue par sa situation, et n’est fermée que d’un simple batardeau, près duquel l’eau est si basse qu’elle forme une espèce de lagune inaccessible, par ses écueils, à toutes sortes de bâtimens, sans compter le feu des bastions collatéraux qui défendent très-avantageusement cette estacade. Dans l’enceinte du rempart, au centre d’un des principaux bastions, est une maison fortifiée qui porte le nom de citadelle, avec un fossé, un pont-levis et un corps-de-garde du côté de la ville, mais sans artillerie, et sans aucune disposition pour en placer.

Il ne manque rien au port de Louisbourg pour la sûreté et l’étendue ; mais l’entrée en est étroite. Elle est resserrée par une île nommée l’île des Chèvres, sur laquelle on a construit un assez grand fort. Un tourillon sert de phare sur la cote opposée, pour éclairer les vaisseaux qui arrivent pendant la nuit. En hiver, les glaces ferment absolument le port de Louisbourg. L’eau gèle avec tant de force qu’on peut le parcourir à pied dans toute son étendue ; et cette gelée, qui commence ordinaire-