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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/145

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les apaiser, on n’avait pas coupé la racine du mal, et le mécontentement subsistait, lorsqu’une escadre anglaise, paraissant devant Louisbourg, y porta le premier avis du danger qui menaçait cet établissement. »

La garnison de la ville et de tous ses forts ne consistait alors qu’en 600 hommes de troupes réglées, la plupart Suisses, auxquelles on pouvait enjoindre 800 de milice, formée de tous les habitans qui étaient capables de porter les armes. Le gouverneur-général du Canada, informé de ce qui s’était passé l’année dernière, et n’ignorant point ce qu’il y avait à craindre d’une garnison faible et mécontente pour une place de cette importance, fit offrir au nouveau commandant un secours de troupes qui lui aurait suffi, s’il l’eût accepté. Ulloa ignore quelles furent les raisons de son refus ; mais il ne craint point d’assurer que 2,000 Français aguerris auraient dissipé toutes les forces de la Nouvelle-Angleterre.

L’espérance des Anglais avait été de surprendre la place avant l’arrivée du convoi de France. Ils avaient armé à Boston avec une diligence extrême ; et leur escadre, avec une flotte bostonienne chargée de troupes et de munitions, était devant Louisbourg au commencement de mai. D’ailleurs un accident avait retardé le convoi français. Il devait partir de Brest long-temps avant qu’on supposât les glaces fondues à Louisbourg. Mais un vaisseau de guerre, prêt à lever l’ancre avec une frégate,