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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/151

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petites îles y mettent les canots à couvert du côté du nord ; mais celui du sud est commode pour la chasse des bêtes fauves. La figure du lac représente un parfait triangle.

Le lac des Illinois, ou Michigan, a trois cents lieues de tour ; et, dans une si grande étendue, il n’a ni battures, ni rochers, ni bancs de sable. Il est situé dans un beau climat ; ses bords sont couverts de sapins et de belles futaies : une de ses baies, qu’on nomme la baie de l’Ours, reçoit une rivière où la nation des Otaouais va faire, de trois en trois ans, la chasse des castors. Le côté méridional du lac est rempli de chevreuils, de cerfs et de poules d’Inde. On trouve dans le détroit qui conduit du lac de Huron au lac Érié un fort nommé Saint-Joseph.

Le lac Érié, qui tire ce nom des Ériés ou nation du Chat, passe pour le plus beau lac de l’univers. Son circuit est de deux cent trente lieues. De toutes parts il offre des perspectives charmantes ; ses bords sont couverts de chênes, d’ormeaux, de châtaigniers, de pommiers, de pruniers et de belles vignes, qui portent leurs grappes jusqu’au sommet des arbres, dans un terrain fort uni. Tous les voyageurs parlent avec admiration de la multitude de bêtes fauves et de dindons sauvages qui se trouvent dans les bois et dans les vastes prairies qu’on découvre du côté du sud. Les bords de deux belles rivières qui se déchargent au fond du lac, sans rapides et sans cataractes, sont