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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/150

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taires ; mais, suivant l’usage de ces peuples, il s’en trouve un grand nombre qui vont y chasser ou pêcher pendant l’été, et qui portent en certains lieux les castors qu’ils ont pris pendant l’hiver, pour la traite que les coureurs français y vont faire tous les ans. Il se trouve autour de ce lac des mines de cuivre dont le métal est si pur qu’il n’y a pas un septième à retrancher. On y voit quelques îles remplies d’élans et de caribous ; mais la difficulté du passage ne permet guère de les y aller chasser. Ce lac produit une grande abondance d’esturgeons, de truites et de poisson blanc. Pendant l’hiver, qui n’y dure pas moins de six mois, le froid y est si vif que l’eau s’y glace jusqu’à dix ou douze lieues des bords.

Du lac Supérieur, La Hontan passe à celui des Hurons, auquel il donne environ quatre cents lieues de circuit. On a, dans cette route, à descendre le saut de Sainte-Marie : c’est une cascade de deux lieues de long, où les eaux du lac Supérieur se déchargent. Les jésuites y avaient une maison en 1668, lorsque le voyageur français y passa, dans le village d’une nation nommée les Outchipoués, auxquels le voisinage de la cascade a fait donner le nom de Sauteurs. Ce poste est un grand passage pour les coureurs de bois, qui se rendent en été sur les bords du lac ; mais il n’y croît rien, parce que des brouillards continuels y rendent les terres stériles. Au contraire, le lac de Huron est situé sous un beau climat. Quantité de