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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/153

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lac Érié, surtout celles du fond, sont de vrais parcs de chevreuils, et comme autant de vergers où la nature a pris soin de rassembler toutes sortes d’arbres et de fruits pour la nourriture des dindons, des faisans et des bêtes fauves. Si la navigation était libre de Québec jusqu’à ce lac, on pourrait faire, dit-on, de ces rives et des pays voisins le plus fertile, le plus riche et le plus beau royaume du monde. Un voyageur assure qu’outre les beautés naturelles il se trouve d’excellentes mines d’argent à vingt lieues dans les terres, le long d’un coteau, d’où les sauvages ont apporté de grosses pierres remplies de ce précieux métal.

Du lac Érié on passe dans le lac Ontario, qui a cent quatre-vingts lieues de circuit. Sa figure est ovale, et sa profondeur a de vingt à vingt-cinq brasses. Il reçoit, du côté du sud, les rivières des Onnontouans, des Onnontagues et de la Famine ; du côté du nord, celles de Ganaraské et de Théonontaté. Ses bords sont garnis de grandes forêts sur un terrain assez égal et sans côtes escarpées. Il forme plusieurs petits golfes du côté du nord. Le pays des Iroquois, si célèbre dans toutes les relations de la Nouvelle France, occupe le côté méridional du lac Ontario, entre les colonies anglaises et le lac. Il est très-fertile, mais si dépourvu de bêtes fauves et de poissons, que ses habitans sont obligés de faire leurs pêches sur les bords du lac, d’où ils portent le poisson boucané dans leurs villages, et d’aller faire