Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leurs chasses au loin. C’est apparemment la nécessité de sortir ainsi de leur canton pour se procurer des livres qui les a rendus par degrés une des plus belliqueuses et des plus redoutables nations de l’Amérique. Ce fut pour opposer une barrière à des peuples également inquiets et guerriers qu’en 1672 le comte de Frontenac fit bâtir à l’entrée du lac, dans un lieu nommé Catarocouy, un fort auquel il donna son nom.

Le fleuve de Saint-Laurent, sortant du lac Ontario, au nord-est, va passer à Mont-Réal, où il reçoit la grande rivière des Otaouais, traverse toute la belle partie de l’établissement français jusqu’à Québec, et de là se rend majestueusement à la mer.

Mais c’est de la mer même qu’il faut remonter avec un voyageur plus exact, le P. de Charlevoix. Il donna quatre-vingts lieues de long au golfe Saint-Laurent, c’est-à-dire à cet espace de mer qui est renfermé entre l’île de Terre-Neuve et l’île Royale à l’est, et les côtes du continent à l’ouest. L’entrée du golfe est entre la pointe sud-est de l’île de Terre-Neuve et la pointe nord-est de l’île Royale. On laisse au sud quelques petites îles, et l’on arrive au cap des Rosiers, qui est à la pointe sud du fleuve, et qui en fait proprement l’entrée. C’est de là que se mesure la largeur de son embouchure, à laquelle on donne environ trente lieues, depuis ce cap jusqu’à la côte de Labrador qui y répond. Elle est coupée pres-