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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/156

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1720, sur la flûte du roi, le Chameau, commandée par M. de Voutron : le 2 septembre, il entra dans le fleuve de Saint-Laurent. Le mardi 3, ayant passé l’île d’Anticosti, il laissa sur la gauche le Mont-Notre-Dame et le Mont-Louis : c’est une chaîne de montagnes fort hautes, entre lesquelles il y a quelques vallons, et qui étaient habitées autrefois par des sauvages. Sa figure est presque ronde ; des rochers escarpés d’une prodigieuse hauteur l’environnent de toutes parts, et l’eau douce n’y manque point aux navires. Tout le pays est rempli de marbre ; mais sa plus grande richesse serait la pêche des baleines. Elle y attirait autrefois les Basques. On voit encore sur une petite île qui porte leur nom, et qui est un peu au-dessous de l’île Verte, des restes de fourneaux et des côtes de baleines.

Un calme profond, qui dura deux jours, fit regretter aux gens du vaisseau d’avoir quitté leur premier mouillage, près duquel il y avait quelques habitations françaises ; au lieu qu’ils ne trouvèrent ici nulle sorte d’habitans. Enfin l’ancre fut levée le troisième jour, et l’on franchit le passage de l’île Rouge, qui n’est pas sans danger. Le lendemain, avec un peu de vent et de marée, on alla mouiller au-dessus de l’Île-aux-Coudres, à quinze lieues de Québec et de Tadoussac. On la laisse à gauche, et le passage a ses difficultés lorsqu’on est mal servi par le vent ; il est étroit et rapide dans l’espace d’un bon quart de lieue. On observe